Monsieur Brebels, en quoi consiste le cluster initiative?
«Il s’agit de soutenir la stratégie d’innovation basée sur les données menées par le ministère de l’Économie. Nos clusters managers ont trois missions. La première est de gérer la relation avec les entreprises pour les aider, les accompagner dans leurs démarches d’innovation. Il s’agit de leur permettre de se développer et de devenir plus résilientes.
Ils soutiennent aussi la diversification sectorielle de l’économie nationale, par le biais d’évènements thématiques, de groupes de travail, d’études technico-économiques.
Enfin, ils captent des idées pour les faire mûrir et en faire des projets phares qui servent l’ensemble de l’économie du pays. La création du National Composite Centre est un exemple parmi d’autres.
Quels sont les secteurs concernés?
«Nous gérons six clusters: AutoMobility, CleanTech, Creative industries, HealthTech, Materials & Manufacturing et Wood. Tous ces clusters ont comme point commun une dimension digitale, puisque les technologies de l’information et de la communication sont un facilitateur indispensable à tous les niveaux.
Comment s’articule, au quotidien, le lien entre les clusters et les entreprises?
«Il y a des contacts réguliers, actuellement surtout en visio, avec les dirigeants des entreprises. Cela permet de mettre en œuvre des méthodes d’identification de leurs besoins au travers de diagnostics et d’analyses.
Il est alors possible de formuler des solutions potentielles à leurs problématiques et de faire le lien avec d’autres services internes de Luxinnovation, mais aussi des prestataires et partenaires externes.
Une fois que la feuille de route est mise en place, nous accompagnons les entreprises sur le long terme avec un suivi régulier.
Le rôle des clusters a-t-il changé depuis la pandémie de Covid?
«Nous nous sommes évidemment adaptés à la situation. Nous avons une approche plus proactive en termes d’innovation, avec le support des aides étatiques telles que Neistart Lëtzebuerg ou Covid Invest.
Nous sommes davantage impliqués dans des réflexions stratégiques. Cela se traduit par la mise en place de programmes tels que Fit 4 Resilience et des réflexions poussées autour de la digitalisation, de la diversification de la chaîne de valeur ou de l’approche vers de nouveaux business models.
Ces réflexions ont parfois mené à une réorientation de certaines activités de production ou de recherche directement liées au Covid.
Nous constatons également de manière générale une accélération dans les démarches d’innovation, que ce soit dans le domaine du digital ou de l’économie circulaire.
Comment capitaliser sur le retour d’expérience des entreprises sur le terrain?
«Nous avons analysé, avec notre département market intelligence, les grandes tendances post-Covid qui se dessinent. Cela a initié un processus d’idéation autour de cinq thèmes : l’innovation des business models, les chaînes de valeur régionales, le digital, les nouveaux modèles d’innovation et le développement durable.
Nous sommes en train d’établir des plans d’action prometteurs, en ligne avec la stratégie du ministère de l’Économie, et nous travaillons sur plusieurs projets prometteurs. Cela concerne de possibles nouveaux instruments d’accompagnement et de financement public, des campagnes de sensibilisation ou encore la mise en place de plateformes digitales.