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Dans la continuité de l’épisode précédent de la série des L-DIH Talks, la 7e session de présentations qui s’est tenue mercredi 20 mai 2020 a mis l’accent sur l’absolue nécessité de s’appuyer sur des dispositifs de formation performants pour permettre une bonne maîtrise, par l’humain, des technologies d’aujourd’hui et de demain.

Des besoins permanents

Le Luxembourg n’a pas à rougir de sa situation actuelle en termes de compétences liées au numérique. Le pays est même classé en 3e position sur ce critère dans le Digital Economy & Society Index (DESI) 2019 publié chaque année par la Commission européenne. «Mais dans le même temps, les besoins en nouvelles compétences sont permanents et il est important de pouvoir assurer l’émergence de ces compétences numériques, depuis l’école primaire jusqu’aux cycles de formation professionnelle continue», a expliqué Claudine Kariger, Senior ICT Policy Advisor, au service des médias et communications du ministère d’État.

C’est ainsi que le ministre de l’Éducation nationale a présenté, en février dernier, l’initiative «Einfach digital – Zukunftskompetenze fir staark Kanner» («Digital, tout simplement – Les compétences du futur pour des enfants forts») qui se décline en une série de mesures destinées à renforcer les compétences du 21e siècle, qu’elles soient digitales ou proprement humaines.

Le coding, par exemple, est une discipline qui sera généralisée dans les classes de 5e et 6e années de primaire à partir de septembre 2020, puis progressivement étendu à tous les autres niveaux de l’enseignement fondamental.

Pour les « grands », il y a également de la matière. Plus spécifiquement dans le champ Industrie 4.0, les collaborations entre secteur public et privé ont vu le jour au travers de programmes qui ont déjà trouvé leur rythme de croisière tels que l’AI Academy de Devoteam/Microsoft ou le Nvidia Deep Learning Training pour la recherche et l’industrie.

Digitalcoalition.lu: une plateforme ouverte

Ces initiatives se retrouvent dans la plateforme Digital Skills and Jobs Coalition Lëtzebuerg, lancée en 2017 par Digital Luxembourg, en partenariat avec la chambre de commerce et la Chambre des métiers. Cette plateforme, qui s’inscrit dans le cadre d’une démarche européenne, met en relation les différents acteurs des secteurs public et privé pour développer des mesures et des actions en vue de lutter contre la fracture numérique.

«La collaboration entre secteur privé et public est importante pour nous permettre de proposer des contenus sur-mesure qui répondent aux besoins», précise Mme Kariger.

Sur les 60 membres actuellement actifs sur cette plateforme, la moitié provient du secteur privé, a souligné Marina Andrieu, coordinatrice de Digital Skills and Jobs Coalition Luxembourg. «Nous sommes fiers de cet équilibre. Nous sommes soutenus tout autant par des grandes entreprises spécialisées que par structures plus petites, voire des indépendants. Et nous sommes évidemment à intégrer tout autre acteur qui souhaite contribuer dans cette mission».

La coalition vise notamment à créer des liens concrets entre le monde de l’éducation et celui du travail, des entreprises, des employeurs et à animer toute une série d’initiatives autour de la formation, de l’amélioration ou de la création des compétences. Avec en toile de fond une démarche d’envergure nationale: «Nous voulons promouvoir Luxembourg comme un lieu d’excellence pour les professionnels des TIC et des carrières dans ce domaine», a expliqué Mme Andrieu.

En ligne de mire, notamment : les compétences en matière de sécurité informatique et de gestion et d’analyse des données.

La méthodologie «Scrum» appliquée

La notion de partenariat a été au centre de cet épisode 7 des L-DIH Talks. Le développement d’innovations au travers des partenariats a d’ailleurs servi de fil conducteur à Hartmut Lösch, Business Development Director chez AMB Software GmbH, société de développement informatique établie à Berlin, qui a pu partager quelques-unes de ses propres expériences. Il s’appuie notamment sur la méthodologie «Scrum».  «C’est une approche révolutionnaire de gestion de projet et d’équipe, qui transforme profondément la façon d’opérer. Comme le dit l’un de ses créateurs, Jeff Sutherland, dans un livre qui est vraiment une bible en la matière, cela permet de faire deux fois plus de travail en deux fois moins de temps. Et ça fonctionne très bien»

Hartmut Lösch a présenté trois exemples de collaborations et de mise en place de «Scrum Teams» dédiés qui ont conduit au succès de ces projets avec :

  • le groupe de grande distribution allemand REWE, pour la mise en œuvre d’un supermarché digital appuyé par une structure logistique performante;
  • La plateforme Visable pour le développement de place de marché B2B «Wer liefert Was?» ;
  • Ecotech System pour la mise en place d’une plateforme cloud pour la gestion et la revalorisation des déchets tels que les bouteilles ou les canettes.

«Ce que nous avons appris, avant tout, c’est l’importance de constituer des équipes interdisciplinaires avec des backgrounds différents, mais aussi des générations différentes. Il est important que les jeunes apprennent des plus anciens, et inversement. Tout cela crée une atmosphère propice à toute démarche d’innovation.»

Stratégie API

De son, côté, Mauro Rocco, CEO, de Cap4Lab, a mis l’accent sur l’importance de la mise en place d’une véritable stratégie autour des interfaces de programmation (API, application programming interfaces). C’est-à-dire les interfaces programmées qui permettent de définir des interactions avec plusieurs autres logiciels (ou des échange de données avec d’autres serveurs et applications web).

«Il ne s’agit pas uniquement d’implémenter une technologie, mais nous également attentifs aux aspects organisationnels et de change management», a-t-il expliqué. «Dans ce contexte, les aspects formation et redéploiement des ressources sont essentiels.»

Dans le domaine industriel, ces «Web APIs» sont utilisés à plusieurs niveaux : collecter des données pour alimenter des algorithmes de maintenance préventive; améliorer les échanges entre différents départements d’une entreprises pour accroître leur efficacité ou encore alimenter des rapports de production en temps réel dans des environnements machine et des protocoles hétérogènes.

«Mais il y a encore des réticences dans l’industrie dès que l’on parle d’accès aux données», constate M. Rocco. «Ouvrir l’accès à ses données ne veut pas dire les ‘donner’. En revanche, adopter une stratégie API peut permettre de découvrir de nouvelles sources de revenus. C’est en tous les cas la première étape pour favoriser un partenariat productif et pour mieux échanger et communiquer, de manière efficace, avec ses fournisseurs ou ses contractants».

Mettre en place des APIs n’est pas, pour autant, chose aisée et là aussi, redéploiement des ressources et reconversion apparaissent comme des facteurs de succès essentiels. «Mais il faut alors un cadre d’enseignement qui soit mieux adapté aux besoins, notamment en matière de possibilités de formations à distance.»

Proximité exigée

Cet aspect «éducation» est évidemment au cœur de la réflexion et de l’action du Luxembourg Competence Centre de l’Université du Luxembourg, le centre de gestion pour la formation continue et professionnelle universitaire. Aux yeux de sa directrice générale, Anne Oberlé, la combinaison du savoir académique et de l’expérience de terrain est essentielle. «Par cette proximité entre théorie et pratique, nous proposons des cours qui répondent aux besoins du marché du travail au Luxembourg», précise-t-elle, mettant en avant l’organisation de la structure en pools d’expertises, dont l’ICT et le Digital Learning Hub font partie.

On y retrouve alors des partenariats tels que ceux conclus dans le cadre du Cisco Networking Academy (gratuit pour les étudiants) ou le Nvidia Deep Learning Training. «Nous cherchons toujours à être plus innovants, comme dans le cas de MOOC (formation en ligne ouvertes à tous) en matière de machine learning en environnement industriel que nous organisons en partenariat avec Cap4Lab». Il s’agit d’un module global de 50 heures, mix entre enseignement à distance, webinaires et travaux individuels.

Là encore, la collaboration entre secteur public et privé est essentielle, pour répondre au mieux aux attentes. «Notre plus grand challenge est de faire en sorte que l’offre corresponde aux besoins», confirme Mme Oberlé. Nos enseignants et formateurs sont conscient qu’il y a un fossé à combler en termes de compétences, mais ils ne savent pas toujours comment. La transposition en exemples business concrets n’est pas toujours évidente. La recherche académique doit être combinée avec le savoir-faire industriel.

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