Le mois de mai sera le «Mois du metaverse». À l’initiative de The Dots et la firme de conseils Deloitte, une série d’événements se déroulera autour de ce concept bâti autour de mondes virtuels, interconnectés au monde réel.
Comment se préparer à ce qui ressemble à une nouvelle vague technologique? Comment transposer ou même réinventer nos manières de collaborer et de créer de l’engagement dans ce nouvel espace qu’est le metaverse? Comment tirer parti de ces avancées? Autant de thèmes qui seront abordés au fil de ce «mois» dédié.
Présentation avec Patrick Laurent, associé chez Deloitte, Advisory & Consulting Group Leader et Innovation Leader.
Monsieur Laurent, comment est venue cette idée du «Mois du metaverse»?
«Cette idée trouve son origine dans notre volonté, chez Deloitte, de proposer à nos clients des éclairages d’experts sur les sujets phares de notre temps. Le metaverse s’inscrit dans une évolution naturelle du web et des nouvelles technologies. Dans les années 90, il y a eu ce qu’on peut appeler le Web 1.0, avec des sites statiques, informationnels. Puis il y a eu le Web 2.0, appelé web participatif, avec des plateformes interactives permettant des approches de communication collaboratives.
Plus récemment, on a pu noter deux évolutions qui se revendiquent toutes les deux du Web 3.0 : d’une part un développement vertigineux des technologies qui permettent l’interpénétration du monde réel avec le monde virtuel via la réalité augmentée. Les capacités d’infrastructures et des machines permettent ainsi des expériences dites immersives.
En parallèle, il y a une évolution vers internet décentralisé, identifié en tant que Web3, et construit autour de la blockchain, avec le principe de DAO – Decentralized Autonomous Organisation (organisation autonome décentralisée), la création de token et l’ensemble des technologies qui permettent de travailler dans un cadre équivalent à celui du Web 2.0, mais sans tiers de confiance.
C’est pour faire le point sur l’évolution de toutes ces technologies, et pour désacraliser le concept de metaverse, que nous avons discuté avec The Dots de l’opportunité d’organiser cette manifestation étalée sur un mois.
Les perspectives sont potentiellement illimitées.
Mais au fait, le metaverse, c’est quoi ?
«Le terme en lui-même n’est pas nouveau. On le retrouve, il y a 20 ans déjà, dans le roman ‘Snow Crash’ de Neil Stephenson. Avec de nouvelles technologies telles que la réalité virtuelle, la réalité augmentée, la tokenisation, ou encore les micro-paiements, portés par des acteurs du gaming et de l’informatique, on assiste à l’émergence d’un monde virtuel très interactif avec le monde réel. Quand on voit les milliards d’euros investis par les grands noms des technologies, à l’instar du groupe Facebook qui change son nom en Meta, on constate bien que le phénomène est actuellement très porteur.
Il y a même de profondes réflexions quant à une nouvelle organisation du monde du travail autour des possibilités offertes par le metaverse. Les perspectives sont potentiellement illimitées et leur adoption dépendra de la volonté des acteurs de pleinement se saisir de ces nouveaux outils.
Quels seront les points forts de ce «Mois du metaverse»?
«Il sera articulé autour de quatre événements.
- Le 4 mai, tout d’abord, aura lieu une introduction au concept de metaverse, autour de panels et de masterclass pour introduire et aborder le sujet de manière générale.
- Ensuite, le 11 mai, se tiendront des démonstrations d’outils orientés NFT (Non-Fungible Token, jetons non-fongibles) dans le domaine de l’art, de la mode ou encore du cinéma, qui sont particulièrement avancés sur le sujet. Cela permettra de montrer aussi tout ce que les NFT peuvent apporter à l’économie au sens large. Nous avons dans ce contexte travaillé sur cette partie avec le Luxembourg Creative Industries Cluster de Luxinnovation.
- Puis, le 18 mai, nous organiserons un événement plus spécifiquement dédié au Finverse, organisé avec The Dots. Les applications technologiques vues par le prisme de la place financière sont évidemment suivies de très près au Luxembourg, car elles sont potentiellement sources de transformations industrielles importantes.
- Enfin, le 31 mai, nous clôturerons ce Mois du Metaverse en mettant l’accent mis sur une thématique de réflexion à plus long terme, concernant l’impact du metaverse et des technologies sur différents aspects du monde du travail. Certaines entreprises ont déjà pris le parti d’acheter des milliers de devices pour permettre à leurs collaborateurs d’entrer dans le metaverse. Est-ce un simple effet de mode ou bien cela structurera-t-il le monde du travail de demain ? Autant d’interrogations auxquelles nous tenterons d’apporter un éclairage grâce à de nombreux experts venus de toute l’Europe et qui prendront part à cette première édition du Mois du metaverse.»