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Organisée au Knokke Out, cette rencontre a été introduite par une intervention de Guy Larnac, Technical Domain Coordinator for Materials, structures and industrialisation chez ArianeGroup, la société spécialisée dans le développement et de l’intégration des fusées Ariane.

Comme n’importe quelle autre société évoluant dans un marché fortement concurrentiel, ArianeGroup doit anticiper l’évolution des technologies et des besoins et imaginer dès aujourd’hui ce que seront les lanceurs spatiaux de demain, à l’heure où l’on parle avec de plus en plus d’insistance de retourner sur la Lune, de coloniser Mars ou bien d’explorer l’espace encore plus loin.

«Cela passe notamment par une approche d’innovation technologique de type incrémental, qui nous permet à la fois de réduire les coûts et d’augmenter la performance», a expliqué M. Larnac, qui évoque, évidemment les possibilités de réutiliser des éléments du lanceur, comme le fait déjà la société américaine SpaceX. Et de rappeler que «le secteur spatial, au même titre que l’intelligence artificielle ou les énergies renouvelables, est en train de devenir un des marchés les plus grands et celui qui sera soumis à le plus de transformations dans les 30 prochaines années.»

En vue de réduire les coûts d’au moins la moitié et de rendre les développements deux fois plus rapides, ArianeGroup dispose de plusieurs leviers d’action, en travaillant sur les systèmes de propulsion, la structure même des différents étages des fusées, le design, le contrôle des structures ou encore l’intégration des équipements.

L’utilisation poussée de technologies telles que la fabrication additive ou les traitements de surface permettent des résultats spectaculaires. Ainsi, pour le propulseur Prometheus, prévus d’être utilisés dans quelques années sur les fusées Ariane, l’utilisation à plus de 50% de l’impression 3D pour la réalisation de ses composants permet une réduction de 40% de son poids et de 60% de son coût de fabrication, comparé au propulseur Vulcain2 qui équipait les fusées Ariane5.

«Nous travaillons aussi beaucoup avec des matériaux composites couplés à des approches de biomimétisme pour les traitements de surface, en matière de robustesse, d’imperméabilité, d’adhérence, voire de couleurs.»

Du reste, ArianeGroup a récemment annoncé la signature d’un accord de collaboration avec l’Université du Luxembourg pour la promotion de la recherche en matière de systèmes de propulsion.

Les membres Materials & Manufacturing se présentent…

L’Université de Luxembourg faisait d’ailleurs partie des sociétés/institutions qui, à l’occasion de cette édition de «Present Yourself», ont eu l’occasion d’évoquer un pan de leur activité. En l’occurrence, Prof. Dr.-Ing. Bernhard Peters, qui dirige l’équipe de recherche LuXDEM de la Faculté des Sciences, de la Technologie et de la Communication (FSTC), a présenté la plateforme de simulation avancée XDEM pour l’analyse accélérée de produits et de design.

Les équipes du professeur Bernhard Peters sont notamment spécialisées dans la modélisation des matériaux, du traitement des surfaces, de la production additive ou encore des traitements thermiques des matériaux. «Nos recherches permettent d’envisager une réduction significative des délais de production par une réduction de la complexité des modélisations mathématiques et par de très bonnes capacités de nos supercalculateurs.»

Trois autres membres du Luxembourg Materials & Manufaturing Cluster se sont également présentés. La première a été la société Agilis Engineering, qui s’est spécialisée dans la production de pièces en graphite ou matériaux composites et la fourniture de services permettant de réduire le coût d’un processus industriel, en repensant l’intégralité du cycle de vie de ces produits. L’une des fondatrices, Isabelle Saint Antoine, a mis en avant la nécessité de «penser différemment»: «Nous sommes une petite équipe de 7 personnes en compétition avec des groupes industriels beaucoup plus gros. Cette approche innovante est la clé de notre succès et qui fait que nous sommes toujours là, 10 ans après notre création.» La société s’est même installé dans ses propres locaux, en début d’année, dans la Zone d’activités de la région ouest à Grass.

Andrea Mirandola, Manager Rubber Testing Equipment de la société d’ingénierie Hitec, a ensuite fait un focus sur l’une des activités de la société (par ailleurs connue pour ses compétences dans les systèmes de communication par satellite): les produits et services autour du matériau caoutchouc. La société a conçu et mis en œuvre développé des équipements de test pour le développement de produits et le contrôle-qualité: mesure de la dureté des granules de noir de carbone; évaluation de la structure des noirs de carbone, des silices et autres composants de la production de caoutchouc ou encore détermination de caractéristiques physiques des noirs de carbone, et potentiellement d’autres matériaux (granules ou poudres).

Enfin, Mark Notschaele, le fondateur de la société de conseil en gestion, organisation et management Traxxion, a mis en avant l’expérience de sa structure qui ne fait appel qu’à des profils seniors, confirmés dans leurs domaine d’expertise, couvrant un large spectre de secteurs :  automobile, composants électroniques, logistique, plastiques…

Traxxion intervient dans toutes les phases d’une analyse, depuis l’audit de la situation jusqu’à la mise en œuvre de la stratégie de développement définie, y compris en matière de gouvernance. «Nous prônons le ‘no-nonsense’, en privilégiant une approche ciblée et pragmatique, qui permet la formulation efficace d’une stratégie et sa mise en œuvre», a-t-il expliqué.

… et ceux d’EcoInnovation aussi!

Quatre membres du Luxembourg EcoInnovation Cluster, co-organisateur de cet événement «Present Yourself», ont également exposé leurs domaines d’activités et leurs savoir-faire. Frank Diederich, fondateur d’Aeronovis, a ainsi présenté ses éoliennes urbaines verticales. «Nous nous sommes lancés en 2016 et nous travaillons sur un concept d’éoliennes opérationnelles même par grand vent, économiquement viables et entièrement recyclables. Nos rotors verticaux fonctionnent selon le même principe que les ailes d’un avion, en jouant sur la différence de pression existant entre l’intérieur et l’extérieur du système de pâles».

La société, basée à Belval, est actuellement au stade de la fabrication et de la certification de son premier modèle. Elle prévoit de lancer prochainement ses activités commerciales au Luxembourg et en Europe et est en train de travailler sur une levée de fonds.

Vincent Popoff, le CEO d’Ama Mundu Technologies, a, ensuite, évoqué le tri et la valorisation des différents effluents liquides (lisier, fumier, boues de méthanisation, digestat…), tout en extrayant de l’eau pure. «L’action de filtrer n’est, en soi, pas nouvelle. Mais les processus restent coûteux et nécessitent beaucoup d’énergie. Notre technologie de membrane se base uniquement sur des matériaux propres et recyclables, aucun traitement chimique ou biologique des eaux n’étant mis en œuvre.

La société s’est vu décerner, ces dernières années, plusieurs prix d’innovation et d’environnement (notamment le Prix de la Fedil et celui du Luxembourg Sustainability Forum), mais a aussi pu bénéficier d’un cofinancement de la part du ministère de l’Économie pour son premier projet de R&D, avec le soutien de Luxinnovation.

Marcin Kulik, le CEO d’Eiravato, est ensuite intervenu pour présenter sa start-up, qu’il a créé en Irlande avant de décider de s’établir au Luxembourg, pour « repenser » le recyclage industriel des déchets. La société, qui a fait partie du programme Fit 4 Start #7, utilise l’intelligence artificielle et le big data pour développer un logiciel permettant aux entreprises de cartographier et de tracer les types de déchets qu’elles produisent et, de là, être en mesure de rechercher des acheteurs potentiels pour ces déchets, sans qu’il ne soit utile de passer par la case décharge.

Et de citer quelques exemples concrets: «Une entreprise qui, avant, faisait incinérer ses déchets plastiques, a pu les valoriser à hauteur de 450 euros par tonne. Une autre a pu gagner 50% d’espace de stockage, éliminer des coûts de transport de ces déchets et augmenter de 70% la valeur de ses matériaux. Des palettes en bois, dont l’élimination représente un coût de 90 euros par tonne, peuvent être valorisées à 120 euros la tonne en étant transformées en granulés de bois pour l’agro-industrie»

Enfin, François Ghigny, le directeur général de NCR Biochemical Luxembourg, a expliqué comment les biotechnologies sont en mesure de réduire les coûts de fonctionnement des systèmes d’épuration avec boues activées, de réduire l’impact des éléments toxiques sur la biomasse et, d’une manière plus générale, rendre plus efficace et plus valorisant le traitement des eaux usées.

«Nous disposons de compétences techniques de pointe en la matière, grâce à nos laboratoires de recherche en chimie. Nous travaillons sur des traitements dédiés à l’optimisation de la nitrification/dénitrification; sur la biodégradation des graisses dans les réseaux d’assainissement, afin de réduire les coûts de nettoyage et les problèmes d’écoulement, ou bien encore sur des traitements biologiques pour empêcher le développement d’algue dans la pisciculture, les lagunes, etc.».

La richesse des échanges

Objectif atteint, au terme de cet événement, pour Caroline Muller, la manager du cluster Materials & Manufacturing. «Le retour de ce premier ‘Present Yourself’ cross sectoriel est positif: les entreprises se sont montrées relativement timides lors des présentations, où peu de questions ont été posées, mais des groupes se sont rapidement formés lors du networking. Il y a une réelle appétence pour se retrouver et pouvoir échanger à la fois sur des thématiques technologiques et sur des problématiques du quotidien.»

Ces évènements organisés par les clusters de Luxinnovation sont également ouverts à des acteurs partenaires de la Grande Région. Ainsi, Materalia, le pôle de compétitivité Matériaux du Grand Est français était présent lors de cet événement. «Les secteurs EcoInnovation et Manufacturing ont énormément de synergies qu’il convient de mettre en avant et nous devons poursuivre ces meetings cross sectoriels afin de favoriser les échanges entre les différents acteurs. La croissance et l’innovation viennent souvent de ces partages d’idées et d’informations», estime Mme Muller.

Le constat est similaire chez Charles-Albert Florentin, le manager du cluster EcoInnovation. «Ce concept d’évènement ‘Present Yourself’, proposé par les différents clusters de Luxinnovation, a démontré, au fil des ans, son attractivité et son efficacité. Ce premier ‘Present Yourself’ cross sectoriel a permis aux industriels présents et acteurs innovants du traitement de l’eau, des déchets et des énergies renouvelables d’entrer directement en contact et de réaliser des affaires ensemble. Un échange bénéfique pour tous, un évènement à réitérer régulièrement avec nos membres.»

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