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Comment rendre le secteur de la construction plus durable et envisager une vraie stratégie basée sur les principes d’économie circulaire? C’est l’un des objectifs du rapport d’étude «Mise en place d’une plateforme de réemploi au Grand-Duché du Luxembourg», réalisé par Luxinnovation avec la participation de l’asbl Eco TransFaire. Construction, mais aussi déconstruction: le document a pour ambition d’apporter un nouvel éclairage centré sur l’utilisation optimale des ressources à travers le réemploi, la réutilisation et le recyclage.

L’étude, évoquée le 6 juillet 2023 lors de la conférence sur la «construction durable pour des villes résilientes», met notamment en avant l’importance du statut de «déchet» en tant que tel et, surtout, la nécessité de trouver un consensus de chaque côté des frontières pour uniformiser les actions et initiatives.

Le réemploi de matériaux va monter en puissance

«Le réemploi est l’une des réponses à la raréfaction des ressources naturelles et à la moindre disponibilité, à des prix modérés, des ressources énergétiques», explique Charles-Albert Florentin, Cluster Manager – CleanTech chez Luxinnovation, qui a coordonné cette étude.

S’il ne représente, actuellement, en Europe que quelques pourcents de l’activité de construction, le réemploi de matériaux est probablement amené à monter en puissance ces prochaines années, au gré de l’évolution législative et réglementaire encore balbutiante pour l’instant.

Initiée dans le cadre d’échanges avec le Luxembourg Institute of Science and Technology (LIST), qui travaillait, de son côté, sur un procédé-type d’inventaire préalable à la démolition commandité par le ministère de l’Environnement et celui de l’Énergie et de l’Aménagement du territoire, cette étude a rapidement intégré une dimension sociale et solidaire, fortement présente dans les modèles économiques développés dans certains pays européens en avance sur ce sujet, notamment la Belgique ou la France.

Le réemploi est l’une des réponses à la raréfaction des ressources naturelles et à la moindre disponibilité, à des prix modérés, des ressources énergétiques

L’étude, soutenue conjointement par trois ministères (Économie; Énergie et Aménagement du territoire; Environnement, Climat et Développement durable ) visait quatre objectifs:

  • identifier les principaux acteurs de la chaîne de valeur et modéliser les interactions actuelles entre les acteurs et les flux de produits et matériaux issus de la déconstruction;
  • définir les freins réglementaires et les solutions possibles pour les surmonter;
  • étudier les modèles existants en Europe et s’inspirer des bonnes pratiques en Grande Région
  • proposer trois modèles économiques de plateforme nationale économiquement viable à moyen et long-termes.

«Un des points-clé qui ressort de l’étude consiste dans le statut du déchet», relève Charles-Albert Florentin. «C’est la base du réemploi de ne jamais considérer un matériel comme un déchet. Sur un bâtiment de plusieurs étages, cela peut représenter des centaines de références susceptibles d’être réutilisées dans des fonctions similaires, notamment des matériaux issus de la menuiserie, des finitions intérieures, des équipements ou encore le bois d’ossature. La traçabilité de ces éléments revêt alors une importance primordiale»

Discussions en cours

En France, le Centre scientifique et technique du Bâtiment (CSTB) a élaboré une liste de 29 familles de matériaux propices au réemploi qui, de fait, ne sont pas à considérer comme étant des « déchets », pour lesquels la réglementation sur le transport et le traitement est très stricte.

Cela va des menuiseries intérieures aux isolants thermiques et acoustiques en passant par des éléments de plomberie, d’électricité, de serrurerie ou encore de charpente et structure en bois ou métalliques.

Pour l’heure, une telle nomenclature n’existe pas au Luxembourg, et des discussions sont en cours pour établir une telle liste de matériaux qui pourrait alors faciliter leur réemploi… voire leur circulation de part et d’autre des frontières. Car cela n’est pas possible actuellement: certains matériaux «actifs» d’un côté sont classés comme «déchets» de l’autre…

«L’idée serait alors de créer une plateforme qui pourrait gérer les flux de tels matériaux, entrants et sortants», explique M. Florentin. Un tel projet nécessiterait, principalement, un lieu de stockage (idéalement 3.000 m2) qui, pour l’heure, n’est pas encore disponible. «Le ministère de l’Économie suit de près ce projet qu’il soutient, et est à la recherche de solutions».

La balle est désormais dans le camp des acteurs publics et privés, certains étant déjà actifs dans l’élaboration de plateformes virtuelles permettant le commerce de tels matériaux de réemploi.

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