La gestion durable des forêts partout dans le monde est le souci premier du Forest Stewardship Council (FSC), qui œuvre à promouvoir les meilleures pratiques en la matière selon des critères stricts aux niveaux social, environnemental et économique.
Le Luxembourg, qui dispose d’une antenne nationale du FSC, n’échappe évidemment pas à la démarche de certification.
Et pour éviter, justement, que les entreprises se détournent d’un bois luxembourgeois qui ne disposerait pas de la certification FSC non certifié, le Forest Stewardship Council Luxembourg (FSC LUX) a pris l’initiative d’effectuer une analyse nationale de risque (ANR) «Bois contrôlé» pour le Grand-Duché.
Approuvée sur son principe en mars 2017, cette analyse a fait l’objet d’une première ébauche présentée en janvier 2018 à FSC, puis une version finale soumise en août 2018, après avoir recueilli des retours lors d’une période de consultation publique au printemps 2018.
Le secteur privé avec le secteur public
Le groupe de travail qui a planché sur cette analyse comportait des représentants de l’Administration de la nature et des forêts (ANF), de FSC, des entreprises privées de l’industrie du bois et du Luxembourg Wood Cluster.
Les conclusions de cette analyse nationale de risque ont été approuvées en juin 2019 et sont particulièrement positives, puisque selon FSC, le bois d’origine luxembourgeoise présente actuellement un «risque faible» (c’est le plus bas niveau de risque mesuré, le risque zéro n’existant pas) pour ce qui est de l’ensemble des catégories d’indicateurs définissant la notion de «bois contrôlé».
Autrement, dit: tout le bois en provenance du Grand-Duché peut être reconnu comme étant un «bois contrôlé», puisqu’il présente le minimum de garanties requises aux yeux du FSC pour pouvoir intégrer, dans des proportions définies, les processus de fabrication de produits certifiés FSC MIX.
Ces «garanties requises» permettent d’exclure les pratiques forestières considérées comme «inacceptables» par FSC, et qui impliquerait notamment du bois récolté illégalement ou en violation des droits traditionnels et des droits de l’Homme ou encore du bois issu de forêts naturelles transformées en plantations ou en utilisations non forestières ou du bois provenant de forêts contenant des arbres génétiquement modifiés.
«Pour une gestion durable»
«Sans cette analyse de risque, le bois en provenance des forêts luxembourgeoises non certifiées n’aurait plus pu être utilisé dans les produits FSC Mix. Ceci aurait bien évidemment eu un impact important sur le marché local, notamment pour le bois ‘industrie’», explique Philippe Genot, le manager du Luxembourg Wood Cluster chez Luxinnovation. «Cette analyse de risque donne une certain garantie ou contrôle de base pour tous les bois issus des forêts luxembourgeoises. En tout état de cause, le matériau bois ne peut être considéré comme ‘ressource durable’ que si la gestion des forêts est elle aussi durable. Dans ce sens nous soutenons bien évidemment dans le cadre de nos actions au sein du Wood Cluster, la poursuite du déploiement de la certification forestière au Luxembourg.»
«Nous nous réjouissons également des conclusions de cette étude», explique Frank Wolter, directeur de l’Administration de la nature et des forêts. «Appliquer et promouvoir une gestion durable des forêts fait partie de notre travail quotidien et la certification FSC stimule notre processus d’amélioration permanente de ces techniques de gestion sur base des avancées scientifiques et des attentes des citoyens. De plus, la certification soutient et enrichit notre travail de communication.»
Au Luxembourg, selon le Wood Mapping publié au printemps 2019, quelque 500.000 m3 de bois sont récoltés sur les 92.000 hectares de forêts (qui représentent près de 36% du territoire du pays, source: l’inventaire forestier national de l’ANF). La filière bois concerne 19.000 emplois au sein de plus de 1.200 entreprises dont l’activité est intégralement ou partiellement liée au bois.