Une quarantaine d’entreprises, de toutes tailles (PME et grands groupes) ont participé à ces ateliers de réflexions autour de la thématique Industrie 4.0.
Il s’agissait, non seulement, d’expliquer et désacraliser la notion d’Industrie 4.0 en entreprise, mais aussi – et surtout –à connecter les enjeux en termes de développement de la filière bois (amélioration des processus de préfabrication dans la construction bois ; optimisation des processus internes par la digitalisation et des flux et stocks de matières,…) aux services et techniques Industrie 4.0 déjà existants au Luxembourg et dans la Grande Région.
Après une présentation de la «Philosophie» Industrie 4.0 à l’échelle de l’entreprise par Philippe Osch (CTO, Hitec) et Guy Kerger (CEO, Mindforest), des cas concrets ont été présentés de développements en industrie et PME.
Bruno Marniquet (Ampacet) a ainsi abordé la question «Où commencer la digitalisation dans la logistique?» ; Thierry Van Ravestyn (Up-trace) s’est, pour sa part, penché sur le thème «Traçabilité et Industrie 4.0 aussi pour le secteur bois», alors que Carlo Posing (RMS.lu) a évoqué la thématique « IOT et la maison connectée sans fil et sans pile».
La formation avant tout
«Un projet Industrie 4.0 est un projet d’entreprise et pas un projet d’une personne», a rappelé Guy Kerger. Pour les entreprises présentes, justement, la digitalisation constitue un enjeu essentiel pour trois domaines en particulier, mis en valeur par un sondage réalisé «en live» au cours de cette après-midi d’échanges.
Ainsi, 89% des personnes interrogées voient-elles dans cette transformation digitale une opportunité d’optimiser leurs procédés et leur productivité ; 84% une optimisation de la planification et du prévisionnel et 74% une amélioration de la qualité. Le volet purement « technique » est donc loin d’être prédominant.
Pour y parvenir, un défi majeur reste à relever: celui de la formation des employés afin de comprendre au mieux l’impact de la transformation (79% des réponses au sondage). Le développement d’une stratégie business solide (53%), la digitalisation des processus administratifs (42%) ou des process de production (37%) arrivent loin derrière.
La mise en place d’Industrie 4.0 n’est donc définitivement pas qu’une simple mise en place technique de solutions, mais elle doit être accompagnée d’une acceptation et d’une compréhension de tous les collaborateurs dans l’entreprise, ce qui ne peut être obtenu que par l’intermédiaire de formations adéquates.
Collaborations à tous niveaux
Les membres présents étaient, bien sûr, convaincus de l’intérêt et de l’impact de cette digitalisation et déjà engagés dans un tel processus de transformation au sein de leurs entreprises. «Mais beaucoup de très petites entreprises ne peuvent pas encore avancer dans ce sens, par manque de temps et d’information et de moyens ou de ressources», constate Caroline Muller, manager du Luxembourg Materials & Manufacturing Cluster. «C’est là où nous, clusters, pouvons jouer un rôle de soutien et de partage d’information, en allant sur le terrain voir ces petites entreprises, avec comme objectif celui d’arriver à une transformation digitale touchant toute la chaîne de valeur.»
Le rôle de Luxinnovation, au travers de ses clusters, est également de servir de relais et de plateforme d’échanges pour que les entreprises plus avancées puissent venir partager les bonnes pratiques avec les entreprises moins avancées.
«C’est là où l’aspect ‘cross-sectoriel’ revêt d’une importance majeure», complète Philippe Genot, manager du Luxembourg Wood Cluster. L’industrie 4.0 joue un rôle essentiel dans le développement de la filière bois et, clairement, l’expérience des entreprises des clusters Materials et ICT peut aider les entreprises du secteur bois dans leurs démarches de digitalisation.»
Les missions de Luxinnovation et des clusters ne se limitent évidemment pas aux interactions possibles entre la seule industrie du bois et les autres secteurs. La réussite de la mise en place d’Industrie 4.0 à quelque niveau que ce soit, passe aussi, évidemment, par une mutualisation des connaissances et un partage d’expérience le plus vaste possible.
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