Jean-Philippe Arié, que retenez-vous de l’année 2021 qui vient de s’achever?
«Sans aucun doute le lancement du pilote ‘Partenariats Public-Privé’ qui a marqué les esprits dans la communauté HealthTech. Outre la coordination unique entre le Fonds national de la recherche, le ministère de l’Économie et Luxinnovation, il y a eu une participation active de la part des hôpitaux, des centres de recherche et bien entendu des entreprises. Les résultats des évaluations devraient être rendus public le mois prochain et nous sommes impatients de connaitre les résultats.
Si l’année 2021 reste bien entendu marquée par le COVID, elle a aussi permis l’émergence d’un certain nombre d’innovations en vue de combattre le virus. Je citerai quelques exemples marquants sur le plan national: le développement et la commercialisation des premières machines de la société MPG pour recouvrir les masques d’une couche virucide supplémentaire ou bien les partenariats de type public-privé signés par la société Advanced Biological Laboratories (ABL) avec le Laboratoire national de santé, en juin, puis avec le Luxembourg Institute of Health en décembre, pour le développement d’outils innovants qui permettront une meilleure gestion de la maladie.
Sur le plan de la recherche publique, on peut mentionner l’étude ‘Con-Vince’ qui donne ses premiers résultats scientifiques en suivant des sujets luxembourgeois volontaires pour les effets long-termes qui suivent les infections au SARS-CoV2. Sans oublier, bien sûr, la création d’un incubateur exclusivement dédié aux technologies de la santé sous le pilotage de la recherche publique.
Côté business, la même société ABL a pris le contrôle de la société Établissements Fauvet Girel, cotée en Bourse, pour développer de nouvelles activités dans le domaine du diagnostic par génotypage de maladies infectieuses. Elle a également signé de nombreux nouveaux accords avec de nouveaux distributeurs, dont un avec Roche Diagnostics pour le Portugal. ABL rejoint donc d’une certaine manière le petit cercle des entreprises luxembourgeoises du secteur de la santé qui sont cotées en Bourse.
Je mentionnerai encore deux derniers faits marquants. D’une part, l’annonce, en novembre, par la société MPG, de sa capacité d’utiliser sa technologie plasma pour déposer presque instantanément des anticorps fonctionnels sur différentes surfaces, ouvrant la porte à des applications nouvelles dans nos domaines. Et d’autre part, la sélection des start-up du secteur de la santé dans le cadre de la 12e édition du programme Fit 4 Start qui démarre en janvier.
Quels sont les grands défis qui attendent votre secteur en 2022 ?
«Cette année marque le début de la mise en œuvre de la stratégie 2022-2025 de Luxinnovation, qui vient d’être rendue publique. Le cluster HealthTech va donc s’appuyer sur cette stratégie pour essayer de contribuer encore davantage à accélérer l’écosystème national, certainement à travers une approche digitale, mais également pourquoi pas avec des projets innovants qui prennent en compte les impacts environnementaux.
2022 est aussi l’année du lancement de nouveaux programmes européens Horizon Europe et Innovative Health Initiative (IHI, anciennement Innovative Medicines Initiative, IMI), qui visent particulièrement à soutenir le secteur de la santé, sur des sujets comme le digital, la chirurgie ou l’oncologie, mais aussi d’autres thématiques qui peuvent intéresser le Luxembourg.
Quels sont les principaux projets sur lesquels le Luxembourg HealthTech Cluster travaille?
«Le cluster va continuer à soutenir les actions initiées par le ministère de l’Économie qui visent à offrir de nouvelles possibilités opérationnelles aux entreprises du secteur. Des choses vont notamment bouger à partir de mars-avril, puis en fin d’année 2022. À ce stade, il est encore trop tôt pour en dire plus, mais je peux vous dire que ce sera une année intéressante pour le secteur!»