Ne dites plus BioHealth Cluster, mais HealthTech Cluster. Illustrant l’importance sans cesse croissante des nouvelles technologies dans la sphère médicale, le cluster de Luxinnovation dédié à l’industrie des innovations médicales a adapté, en 2019, son appellation officielle.
Digitalisation, intelligence artificielle, réalité augmentée… Le secteur de la santé n’est pas en reste lorsqu’il est question de nouvelles technologies. Et avec un écosystème très dynamique, le Luxembourg a des choses à dire sur le sujet.
Selon les derniers chiffres présentés ce lundi lors de l’événement Health Technologies @ Luxembourg 2020, la contribution économique du secteur des technologies de la santé s’élève à quelque 180 millions d’euros de valeur ajoutée, soit 0,35% du PIB (données pour 2017). «On compte désormais 136 entreprises qui développent des technologies de santé au Luxembourg», complète Jean-Philippe Arié, le manager du Luxembourg HealthTech Cluster. «Elles représentent quelque 1.600 employés, dont 80% sont actifs dans des structures ne dépassant pas 10 salariés. Et 32 de ces structures sont spécialisées dans les technologies digitales.»
Le succès de Fit 4 Start
Cette cartographie constituait la mise à jour de la première, publiée en janvier 2019, ce qui a constitué le premier fait marquant de l’année écoulée pour le Luxembourg HealthTech Cluster. «Notre idée est de mettre à jour ces données sur une base annuelle», explique M. Arié. «Elle serviront de base non seulement pour nous permettre de suivre au mieux le secteur et mesurer son essor, mais aussi pour ajuster au mieux la politique publique.»
La présence de plus de 140 participants lors de cette édition 2020 du Health Technologies @ Luxembourg montre à quel point l’intérêt pour la matière va en grandissant.
Il avait déjà été possible de s’en rendre compte lors de l’ouverture au secteur HealthTech du programme d’accélération Fit 4 Start. Déjà fin 2018, lors de l’édition d’automne (Fit 4 Start #7), 38 start-up actives dans les technologies de la santé avaient postulé pour ce programme. Elles étaient 60 pour le Fit 4 Start #9 de l’automne 2019. «En très peu de temps, la composante ‘HealthTech’ s’est imposée au sein de ce programme comme un de ses piliers au même titre que l’ICT. Je suis déjà impatient de découvrir d’autres projets aussi enthousiasmants pour l’édition de septembre», se réjouit Jean-Philippe Arié.
Ce début d’année est particulièrement dynamique. Le secteur de la santé sera ainsi un de ceux qui sera mis en avant à l’occasion de la mission économique qui se déroulera du 27 au 29 janvier à Dubai. Elle se déroule parallèlement au salon Arab Health, qui accueillera plus de 4.250 exposants venant de plus de 60 pays et recevra plus de 106.000 visiteurs.
Une visite de ce salon est d’ailleurs au programme de la délégation luxembourgeoise qui se rendra également au King’s College Hospital de Dubai.
Franchir le cap réglementaire
L’année 2020 devrait également marquer le vote de la loi portant création d’une Agence nationale des médicaments et produits de santé, sous forme d’un établissement public. Cette future agence permettra d’assurer la gestion des risques potentiels que certains médicaments, dispositifs médicaux et autres produits de santé (produits cosmétiques, compléments alimentaires etc.) peuvent engendrer sur la santé publique et garantira ainsi un meilleur niveau de sécurité sanitaire de tous les produits de santé tout au long de leur cycle de vie (avant, pendant et après leur mise sur le marché).
Cette création s’inscrit aussi dans un agenda particulier, puisqu’à compter du 26 mai, le règlement relatif aux dispositifs médicaux entrera en application dans l’ensemble de l’Union européenne. Ce texte implique de nouvelles obligations pour les entreprises et couvre davantage de produits, y compris certains dispositifs sans finalité médicale (comme les produits cosmétiques ou esthétiques).
«Le changement à venir peut, dans certains cas, être très radical pour les entreprises existantes. Il faudra donc anticiper les surcoûts éventuels générés par ces nouvelles dispositions afin de franchir ce cap réglementaire, voire d’en faire un avantage compétitif», explique M. Arié.
Le mouvement est lancé et rien ne pourra l’arrêter: «Les outils numériques dans la pratique médicale et l’intelligence artificielle dans la recherche médicale seront deux piliers majeurs de l’innovation dans le secteur ces prochains temps. Notre cluster contribue à ce que l’ensemble de l’écosystème collabore pour imposer le Luxembourg comme une référence en la matière. La réussite passe par une implication de l’ensemble des acteurs Cela implique donc les hôpitaux, les centres de recherche publics, l’État et l’industrie s’impliquent tous.»