Ferro-Tech a été créée en 2006 par Jean-Luc Doucet et emploie aujourd’hui 80 personnes. Active dans le renouvellement et la maintenance de voies ferrées au Luxembourg, en Belgique et en France, elle est l’une des deux seules sociétés spécialisées dans la niche ferroviaire au Grand-Duché.
Le parc machines est au cœur de son activité. «Nous utilisons des gros engins qui coûtent au minimum 2,5 à 3 millions d’euros, le plus gros même 7 millions», précise M. Doucet.
«Nous sommes arrivés à un stade où nous avions besoin de faire des investissements à hauteur de 25 millions d’euros si nous voulions rester sur le marché. Mais le seul marché luxembourgeois ne nous permettait pas de rentabiliser cet investissement. Nous avons donc dû commencer à exporter nos services».
Suivi digital du parc machines
Ferro-Tech a donc décidé de faire appel aux experts du programme Fit 4 Innovation pour analyser comment l’utilisation de leurs engins pourrait être optimisée. «Les fournisseurs de matériaux et les rendements nous étant imposés par nos clients dans leurs appels d’offre, nous nous sommes surtout concentrés sur la rentabilité de nos machines qui pèse beaucoup dans nos résultats», explique le directeur.
Quand une machine tombe en panne, les conséquences pour la société sont lourdes. «Tout s’arrête sur le chantier, ce qui occasionne des pertes énormes et aussi des amendes considérables, car nous ne pouvons pas avancer avec le rythme imposé dans le contrat avec notre client». Éviter ces arrêts de production était donc une priorité.
Avec le soutien des consultants de Fit 4 Innovation, Ferro-Tech a remplacé la gestion plutôt manuelle des machines avec un système digital. Équipé avec une tablette, le chef de machine peut faire un état de son engin chaque fois qu’il le met en route et signaler des défauts éventuels en temps réel. L’application sur la tablette lui permet de joindre des messages, photos
et demandes d’intervention. «Cette gestion en ‘live’ nous donnera une meilleure vue globale de tout ce qui se passe avec le parc machines», confirme M. Doucet.
Pour l’instant, les deux premières tablettes sont à l’essai et le système est encore amélioré. L’intention est de déployer la gestion digitale à grande échelle pour la fin de l’année. «Nous n’avons pas encore des résultats mesurables, mais nous y croyons beaucoup», indique M. Doucet.
Plan de succession
Ferro-Tech est une société familiale, sa direction étant composée par M. Doucet, son fils et son épouse. Pour assurer sa continuité dans le temps, il fallait donc aussi réfléchir sur la stratégie à mettre en place le jour où le père passerait le relais à son fils.
Accompagné par les experts, les dirigeants de l’entreprise ont décidé de préparer cette transition en créant un poste de responsable d’exploitation. Un pas en avant important selon M. Doucet : «Quand mon fils me succédera, il aura un adjoint technique au-dessous de lui qui sera déjà préparé à l’épauler dans son travail».
L’innovation continue pour l’avenir
Quelle a donc été le plus grand bénéfice de l’expérience Fit 4 Innovation pour Ferro-Tech? «C’est clairement la vue d’extérieur par une équipe de professionnels qui donne réellement son point de vue», répond M. Doucet. «Quand on a la tête dans le guidon et qu’on gère sa propre entreprise, à un moment donné, on ne se critique plus et on pense au contraire qu’on fait les choses de la meilleure manière possible».
La participation dans Fit 4 Innovation a clairement mis la société sur une voie d’innovation permanente. «L’analyse portait principalement sur l’innovation, puisque le dernier engin que nous avons acheté est unique au monde – nous sommes les seuls à l’avoir», dit M. Doucet. «Cette expérience m’a montré qu’il y a deux sortes d’innovation: l’innovation propre à l’entreprise, qui lui permet d’augmenter sa rentabilité et diminuer ses coûts, et l’innovation ‘win-win’ qui est bénéfique à la rentabilité de l’entreprise, mais qui apporte aussi des gains directs à son client. Aujourd’hui, nous commençons la deuxième réflexion après Fit 4 Innovation pour déterminer vers quel type d’innovation nous devons aller pour continuer à développer notre activité».