L’écosystème des start-up au Luxembourg ne cesse de croître, tout comme les ambitions du pays dans ce domaine. «Soutenir les startups est une priorité pour le gouvernement», a déclaré le ministre de l’Économie Lex Delles lors de l’ouverture de la conférence annuelle du Digital Tech Fund, qui investit dans les start-up en phase précoce. «Nous avons l’intention d’augmenter davantage le nombre de startups au Luxembourg afin de stimuler l’innovation et de construire les scale-up de demain.»
Le Digital Tech Fund est l’une des pierres angulaires du solide système de soutien aux start-up en phase précoce créé au Luxembourg ces dernières années. Jusqu’à présent, le fonds a investi dans 14 entreprises qui, suite à l’investissement initial du fonds, ont levé 134 millions EUR auprès de d’investisseurs en capital-risque étrangers – un effet multiplicateur de 10 fois. Leur effectif a également triplé pour atteindre environ 500 employés. «La capacité à attirer des investissements étrangers témoigne de la qualité de nos start-up», a souligné le ministre Delles.
Cependant, le pays manque de soutien aux scale-up qui arrivent à maturité et sont prêtes à se développer. Pour remédier à cela, Luxinnovation a reçu le mandat de développer un programme destiné aux start-up ayant le potentiel de se développer. «Nous devons identifier les obstacles spécifiques auxquels ces entreprises sont confrontées et concevoir un programme qui les aborde», a déclaré Sasha Baillie, la CEO de Luxinnovation, lors d’une table ronde sur l’état de l’entrepreneuriat, de la technologie et de l’innovation au Luxembourg.
Chaque startup fait face à ses propres défis, et nous devons découvrir comment les soutenir au mieux individuellement.
Pour ce faire, l’agence a sollicité l’écosystème et constitué une équipe-clé comprenant un mélange de fondateurs, d’investisseurs en capital-risque, d’incubateurs et d’acteurs institutionnels, chacun contribuant à la conception du programme avec son expérience spécifique. Cette équipe a également participé à la sélection des trois start-up participant à l’édition-pilote du programme.
«Chaque startup fait face à ses propres défis, et nous devons découvrir comment les soutenir au mieux individuellement. En même temps, nous devons évaluer si le programme est évolutif, ce qui est difficile s’il est trop spécifique. C’est pourquoi nous avons une phase-pilote pour le tester», a expliqué Mme Baillie. «Nous devrons certainement passer par plusieurs itérations, mais je suis sûre que nous pouvons faire avancer les choses.»
Le soutien de l’écosystème est fort. «Aujourd’hui, le nombre de scale-up augmente au Luxembourg» a noté Jérôme Wittamer, associé fondateur d’Expon Capital, qui gère le Digital Tech Fund. «Il y a cinq ans, nous n’avions pas besoin de ce programme, mais maintenant c’est le cas. Je suis très enthousiaste à l’idée de faire partie de l’équipe-clé et de voir cette initiative réussir.»
Un autre élément-clé de la réussite pour de nombreuses start-up est d’avoir l’opportunité de tester leurs solutions avec des clients importants et de codévelopper leurs phases finales pour correspondre parfaitement aux besoins du marché. C’est un domaine où Mme Baillie estime que le Luxembourg a un avantage compétitif.
«En tant que pays, nous avons un énorme potentiel pour être un véritable terrain d’essai pour les start-up», a-t-elle déclaré. «Je pense que le Luxembourg a une carte réelle à jouer: nos excellentes relations avec les grandes entreprises et les acteurs institutionnels présents dans notre écosystème dynamique. Nous devons travailler davantage à connecter les start-up avec ces grands acteurs et encourager l’innovation ouverte.»
Nous devons travailler davantage à connecter les start-up avec ces grands acteurs et encourager l’innovation ouverte.
Lors des Luxembourg Venture Days en octobre 2023, Luxinnovation s’est associée au Luxembourg Open Innovation Club (LOIC) et à la House of Startups pour organiser un «reverse pitch» où huit grandes entreprises à la recherche de solutions innovantes ont présenté leurs besoins à un groupe de start-up. «Nous avons présélectionné des start-up qui pourraient avoir le potentiel de développer des solutions répondant à leurs besoins spécifiques, et l’expérience a été vraiment stimulante», a souligné Mme Baillie.
L’événement de «reverse pitch» a été bien accueilli, tant par les start-up que par les grandes entreprises. Comme c’était le premier du genre, le format pourrait nécessiter des ajustements supplémentaires, mais il y a une volonté claire de poursuivre ce type d’initiatives. «Certains de nos membres aimeraient travailler avec des startups», a confirmé l’un des autres intervenants, Michèle Detaille, présidente de FEDIL – La Voix de l’Industrie luxembourgeoise. «Cela peut être un défi culturel: les grandes entreprises fonctionnent selon des processus, des structures, etc., et peuvent trouver un peu difficile d’interagir avec des start-up dynamiques. En même temps, la collaboration peut leur apporter des idées nouvelles et une nouvelle agilité.»
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