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L’exercice n’était pas simple: prendre position sur les grandes tendances à attendre pour 2024 et voir comment chacun, à son échelle, peut y contribuer ou agir en vue de répondre aux nouveaux défis qui se présentent.

Sans surprise, les thèmes abordés ont tourné autour des technologies, de la durabilité et de… l’innovation.

«Le Luxembourg est un petit pays et peut être un laboratoire d’innovation», a affirmé Nancy Thomas, la CEO du réseau IMS Luxembourg (Inspiring More Sustainability). «Nous sommes un pays prospère et nous avons la responsabilité de pouvoir monter l’exemple. Nous devons regarder chaque activité sous l’angle de la durabilité et voir comment fédérer et rassembler toutes les forces vives autour de chaque sujet.»

Quel que soit l’angle sous lequel les sujets ont été abordés, la thématique des talents s’est aussi invitée dans les débats. «Que ce soit pour les innovations technologiques ou financières, ou bien la durabilité, le point commun est d’être en mesure d’attirer les cerveaux qui pourront mettre en œuvre tout cela », a estimé Nicolas Mackel, le CEO de l’agence de promotion de la place financière Luxembourg for Finance. «Nous devons, à la fois, offrir en tant que pays, bien se positionner pour attirer ces talents, mais aussi investir massivement dans la formation. Par exemple, en matière de finance durable, si nous voulons faire adopter les réflexes qu’il faut aux employés dans les institutions financières, il faut que ces institutions leur donnent la possibilité d’apprendre. Et il faut qu’elles soient soutenues pour cela.»

Question de motivation

Maintenir la motivation des salariés à un haut niveau fait aussi partie des enjeux majeurs, surtout à la lumière du dernier rapport Gallup cité par Nancy Thomas: avec un salarié sur dix qui se déclare être «engagé», le Luxembourg fait partie des derniers du classement au niveau européen. «Au-delà des besoins salariaux à compenser, il faut aussi leur donner plus de transparence dans les formations et leur donner accès à des activités porteuses de sens», a-t-elle précisé.

«Tous les défis à relever ne seront possible qu’avec des salariés motivés», a complété Carole Muller, présidente de la Luxembourg Confederation et CEO des boulangeries Fischer. «Dans les 10 prochaines années, il nous faudra environ 300.000 nouveaux salariés, dont 100.000 seront des nouveaux postes crées. Il est important de rendre les entreprises plus intéressantes pour la génération Z qui arrive, avec des demandes de flexibilité et un besoin de réponses personnalisées. Il faut travailler sur le droit du travail et un cadre de travail qui favorise cette prise d’engagement pour répondre aux problématiques abordées ce soir».

 L’innovation, une partie de la solution

Au-delà de cet aspects «Talents», les grands défis auxquels la société est confrontée ne manquent pas: les changements climatiques, avec ses vagues de sécheresse ou d’inondations; les bouleversements géopolitiques ou encore les rapports de force économiques qui changent fondamentalement, ce qui crée un accroissement de notre vulnérabilité dans nos chaînes d’approvisionnement. «Sans oublier tous les enjeux technologiques autour de la donnée et de l’intelligence artificielle», a rappelé Sasha Baillie, la CEO de Luxinnovation. «Innover c’est obligatoire! Cela donne les moyens, par exemple, d’anticiper et de gérer les inondations, de trouver des solutions pour résoudre, au moins partiellement, cette vulnérabilité vis-à-vis des chaînes d’approvisionnement, mais aussi la capacité de développer des technologies en matière de défense et de sécurité pour mieux nous protéger. Et c’est pour cela qu’en tant qu’agence nationale d’innovation, nous sommes convaincus que l’innovation est une partie de la solution.»

Et de se montrer très enthousiaste devant les perspectives offertes par les développements de l’intelligence artificielle, pour lesquels «le Luxembourg est très bien positionné», estime-t-elle, à la veille de l’accord «historique» conclu à Bruxelles sur l’AI Act destiné à encadrer le développement et l’utilisation de l’intelligence artificielle. «Il est important de disposer d’un tel cadre réglementaire, sans quoi innover est difficile. Et nous disposons au Luxembourg de trois ingrédients-clés pour faire de l’intelligence artificielle: l’accès aux données, avec les services du Luxembourg National Data Service (LNDS); une puissance de calcul énorme apportée par MeluXina, l’un des huit supercalculateurs européens et un environnement de recherche hautement qualifiée, disposant d’une capacité énorme en matière de «data», mais trop souvent méconnue. Imaginez qu’une institution comme le SnT (The Interdisciplinary Centre for Security, Reliability and Trust (SnT) de l’Université du Luxembourg) compte quelque 500 chercheurs spécialisés dans la data. Le pays est donc très bien positionné, mais nous pouvons faire mieux, en particulier grâce à la stabilité politique du pays qui donne aux entreprises les moyens de faire des défis de réelles opportunités.»

Sasha Baillie a, par ailleurs, été interviewée dans l’édition 2023 de Paperjam.

Apprivoiser l’IA

La finalisation de ce cadre européen constitue d’ailleurs un enjeu majeur pour les entreprises de médias, comme l’a rappelé Mike Koedinger, fondateur et CEO de Maison Moderne, la société d’édition des magazines Paperjam et Delano (entre autres): «Actuellement, le modèle proposé par le texte exclut la création de contenus par des vrais gens qui ont été payés pour cela et qui ne perçoivent rien là-dessus. C’est donc une catastrophe pour les journalistes et les créateurs de contenu», s’alarme-t-il. «Nous réclamons notamment que les contenus sur lesquels l’IA apprend soient tracés. D’ici à la finalisation du texte, fin janvier, nous avons encore un peu de temps pour modifier l’angle de ce texte».

L’adoption des outils d’intelligence artificielle constitue évidemment un des grands chantiers des entreprises dans un avenir immédiat. «Les progrès à venir seront encore plus exponentiels, car les utilisateurs maîtrisent de plus en plus les outils», note Maxime Allard, head of data & AI de la start-up Circu Li-ion. «Mais en même temps, certaines entreprises sont encore lentes à adopter de tels outils, car elles en ont peur ou ne savent pas à quoi cela pourrait vraiment leur servir. Mais d’autres ont bien compris qu’elles pouvaient les utiliser pour augmenter leur productivité, et non pas pour remplacer quelqu’un. Être capable d’adopter ces outils va favoriser l’innovation et la productivité et permettre une flexibilité et une efficacité que l’on n’avait pas avant.»

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