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Le Luxembourg a accueilli du 20 au 25 octobre 2019, les travaux du groupe Functional Safety – ISO TC22/SC32/WG8, qui planche sur les nouvelles normes de sécurité ISO 26262 et ISO 21448. Son objectif: développer un standard de sécurité unifié pour tous les systèmes électriques et électroniques automobiles.

Ces travaux visent à une normalisation de leur développement et leur validation au niveau système, hardware et software, permettant d’évaluer le niveau de sécurité du produit développé lorsqu’il sera opérationnel sur la route.

Plus spécifiquement, la semaine luxembourgeoise a été consacrée à la préparation d’une norme pour la sûreté du véhicule autonome.

Cette studieuse semaine a également été l’occasion, pour la centaine de délégués venus du monde entier, de découvrir l’écosystème luxembourgeois dans le secteur de l’automobile. «Il était important de montrer que nous avons une place dans ce secteur», explique Anthony Auert, le manager du Luxembourg AutoMobility Cluster chez Luxinnovation, qui a organisé cet événement. «C’est la première fois que le Luxembourg accueillait une telle réunion. Tout s’est bien passé, même si je regrette un peu qu’il n’y ait pas eu davantage de participants luxembourgeois intéressés à rencontrer directement les décideurs qui sont aux sources de l’élaboration de cette norme, afin de mieux comprendre quels en seront les impacts sur leur activité.»

Une semaine intensive

Hébergées à la Chambre de commerce et la Coque, les sessions de travail ont été très productives, à en croire Nicolas Becker, Functional Safety Senior Expert au sein du groupe PSA et project leader des travaux sur la norme ISO/PAS 21448. «La semaine a été très intensive et très riche, à la fois au sein de chacun des groupes de travail et au niveau de la synthèse faite vendredi. Nous avons pris toutes les décisions dont nous avions besoin en vue de la prochaine étape en décembre.»

Les experts réunis au Luxembourg ont, ainsi, approuvé un certain nombre de nouveaux contenus sur la façon de construire la validation des véhicules autonomes et sur la façon d’interagir avec d’autres technologies telles que V2V (vehicule-to-vehicule). Il a également été évoqué la phase «opérationnelle », lorsque l’utilisateur final entre en possession du véhicule autonome. «Jusqu’à présent, nous n’avions exclusivement travaillé que sur la phase de conception et de validation jusqu’au démarrage de la production. Mais nous n’avions pas encore établi des standards sur cette phase opérationnelle. C’est désormais le cas.»

L’enjeu réside aussi dans le fait de développer des systèmes de normalisation suffisamment «ouverts» pour être capables d’intégrer, dans quelques années, des paramètres encore inconnus aujourd’hui. «Les trottinettes électriques n’existaient pas il y a 5 ans», illustre M. Becker. «Nous avons couverts un maximum de cas de figure possibles, avec la certitude que les résultats de nos travaux sur les systèmes électroniques engendreront des réactions et des comportements au moins aussi performants que ceux des êtres humains.»

Consensus

Les échanges au cours de cette semaine ont également permis de trouver des consensus autour des définitions, à commencer par celle du «Sotif» (Safety of the Intended Functionality), l’abréviation de la nouvelle norme ISO/PAS 21448. «Nous avons beaucoup échangé pour parvenir à un consensus quasi définitif autour de la terminologie», se réjouit Rami Debouk, Technical fellow Research & Development pour le groupe General Motors à Detroit. «Lors de notre prochain ‘Editorial meeting’ à Minden (Nevada) en décembre, nous pourrons ainsi formaliser par écrit tous ces échanges.»

Si les premières discussions autour de ces nouvelles normes datent de 2013, les travaux n’ont officiellement commencé qu’au début 2019. La session de travail du Luxembourg n’était que la deuxième du genre, après celle de Shangaï au printemps dernier. «En l’espace de quelques mois, nous avons pu enregistrer des avancées très notoires», constate Jean-Louis Camus, Safety Manager chez Ansys Systems Business Unit, éditeur de logiciels spécialisé en simulation numérique et développement de systèmes et logiciels critiques. «Ici, au Luxembourg, nous avons pu nous mettre d’accord sur beaucoup de nouveaux contenus très intéressants qui seront introduits dans le document final. Depuis de nombreuses années, j’assiste à de tels groupes de travail pour d’autres normes. Je peux dire que celui-ci se situe en haut du panier en termes d’efficacité.»

«Un gros effort a également été mené sur les annexes, pour les rendre plus cohérentes entre elles et aussi avec la partie principale du texte», complète Pascal Chaussis, Expert safety, Renault. «Un des challenges que nous nous sommes fixés est de pouvoir couvrir toutes les fonctionnalités des véhicules autonome. Nous avançons bien dans ce domaine.»

Au-delà de l’excellent déroulement toutes les discussions et tous les travaux, les participants ont également pu apprécier le cadre – la plupart ne connaissait pas du tout le Luxembourg – et la découverte de l’écosystème luxembourgeois.

Le Luxembourg s’expose

Le dernier jour – celui de la session plénière – a d’ailleurs donné l’occasion à cet écosystème de se présenter de manière concrète, au travers d’une exposition durant le lunch et la pause-café à laquelle ont participé, outre le

Luxembourg AutoMobility Cluster, le ministère de l’Économie, IEE, ATEEL, Luxcontrol et HITEC.

«Je pensais que le Luxembourg n’était rien d’autre que le centre financier de l’Europe», témoigne Rami Debouk (General Motors). «J’ai pu découvrir bon nombre d’acteurs intéressants et, qui sait, certains avec qui nous pourrions tout à fait imaginer une collaboration».

«La découverte de cet écosystème est plutôt une bonne surprise», complète Pascal Chaussis. «Nous ne percevions pas forcément le Luxembourg comme particulièrement actif dans le domaine de l’automobile. Et pourtant, il l’est!»

La prochaine session de travail aura lieu au printemps prochain en Corée. La finalisation de la norme, elle, est attendue pour 2022.

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